"JKB" a écrit dans le message de news: snipped-for-privacy@rayleigh.systella.fr... ... | Je ne pense même pas à une erreur de lecture, mais au fait que la | résistance (parce qu'ils ne mesurent même pas une impédance complexe | dans le protocole de mesure) n'a _aucune_ raison d'être linéraire en | fonction de la tension aux bornes. On sature, il y a des | non-linéarités partout. ...
Pour la résistance, il s'agit de celle de la bobine, plus les pertes dans la ferrite ou par rayonnement ou autres, et qui se retrouvent dans la résistance apparente vue depuis le générateur. A part par effet de peau ou à cause d'effets de propagation peu probables ici du fait de fréquences basses, et de dimensions des circuits faibles par rapport aux longueurs d'onde des composantes du signal, la résistance de l'ensemble sera au plus égal, me semble-t-il, à la résistance qu'aurait la bobine seule en courant continu. Par conséquent si Steorn a bien pris pour R une valeur mesurée à l'ohmmètre en continu, R est la limite haute de la résistance vue du générateur, et R*I² sera une valeur par excès de l'énergie perdue.
Donc effectivement, je prends bonne note de l'objection, car si la résistance est diminuée par ces phénomènes qu'on a vu, alors on aura surestimé les pertes par rapport à l'énergie utile donc sous-estimé l'énergie électrique consommée pour fournir l'énergie utile du moteur.
... | > Compte tenu de la valeur de la self inductance, on ne peut pas avoir des | > courants haute-fréquences (disons > quelques Mhz), donc à 10 Gs/s on est | > largement dans les clous. | | Non. Pour exactement les mêmes raisons. On fait un calcul de | puissance en partant du principe que les hypothèses de validité de | l'intégration sont valables, ce qui reste à démontrer.
Sur ce point j'aimerais bien l'appui d'arguments plus concrets, en rapport avec les éléments physiques du circuit comme l'ordre de gandeur des constantes de temps auxquelles on peut s'attendre.
... | La charge de la preuve n'est pas de mon côté. Je prétends (et à mon | avis, je ne suis pas moin de la vérité) que le protocole de mesure | est biaisé parce que les mesures sont faites en dépit du bon sens | sur des hypothèses fausses. Ce n'est pas à moi de prouver quelque | chose, mais au type qui prétend avoir fait une tele découverte que | leurs mesures sont valables.
Oui, bien sûr, mais je me plaçais dans la situation où l'on demanderait à un expert d'évaluer la machine. Il faudrait qu'il réalise ses propres mesures et alors si celles de Steorn ne l'ont pas satisfait, il devrait bien dire comment il envisage les siennes. On n'est pas dans le cas où un croyant nous demanderait de prouver que dieu n'existe pas. Le moteur de Steorn est réfutable, même si tous les éléments qu'on aimerait avoir ne sont pas fournis.
... | > Alors là, il faut que tu revois tout le protocole des mesures. | > La "surénergie" supposée est loin de compenser les pertes joules. | | Donc rendement inférieur à 1. Fin de l'exércice. Ou alors, il faut | définir ce qu'est un rendement.
Pas fin de l'exercice, puisque ce qui est affirmé c'est que l'énergie (mécanique) du moteur est supérieur à la part électrique censée le faire tourner (et puis, on peut mettre des bobines supraconductrices), ce qui défierait déjà la théorie. Tu connais sans doute the "museum of unworkable devices", excellent site sur toutes les idées de machines à mouvement perpétuel
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: tout l'art consiste à réfuter la proposition de principe, en restant extrêmement bienveillant sur la réalisation pratique (en particulier en acceptant de toujours négliger les pertes ou les problèmes mécaniques de réalisation, sans incidence sur le principe).
... | J'ai lu l'article. J'ai juste une question pour toi : | est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens d'écrire ? | Est-ce que tu te rends compte que tu es en train de gloser sur un | rendement (à définir d'ailleurs) d'un sous-ensemble dudit 'moteur' | (parce que rien ne nous dit qu'il ne s'agit pas d'une génératrice) ? | Qu'il est impossible de scinder un tel système en plusieurs | sous-ensembles ne serait-ce qu'en raison des mutuelles inductances ? | Bref, un tel truc est à regarder _globalement_ avec un protocole de | mesure strict et juste, et non en bricolant un protocole de mesure | comme celui-ci et en séparant arbitrairement des sous-systèmes qui | ne peuvent pas l'être. Le résultat observé peut alors très bien se | retrouver dans le trait de crayon, la marge d'incertitude !
Oui. Mais ce qui m'amuse c'est le procès d'intention qu'on me fait, malgré toutes les précautions oratoires que j'ai prises dans la présentation du sujet, en particulier en disant que j'étais un sceptique
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Si je n'étais pas un sceptique, je ne serais pas là à poser des questions. Soit j'aurais tout gobé, soit j'aurais tout nié sans autre forme de procès.
Le moteur délirant de Steorn a quand même des particularités inhabituelles si l'on y regarde de plus près. Il reste intellectuellement intriguant même si tout est explicable conventionnellement, et c'est bien mon propos de savoir comment.
Par exemple l'absence de fem quand l'aimant passe près du tore (la bobine est torique, ok, mais pas la saturation du tore, qui n'est pas constante le long du tore, donc on pouvait s'attendre à un couplage direct entre la bobine et l'aimant par des champs de fuite. Eh bien, non, je l'ai vérifié expérimentalement, ils sont extrêmement faibles). Donc l'entrainement du moteur a bien lieu indirectement par un effet paramétrique : le courant dans la bobine réaligne les domaines magnétiques, réduisant la perméabilité de la ferrite vue de l'aimant, et lui permettant de poursuivre sa route en réduisant l'attraction arrière. Les moteurs paramétriques, c'est connu, mais je n'en avais pas encore vu de tels. J'ai donc voulu en savoir plus, en particulier sur la courbe U/I pendant l'impulsion, et c'est pour ça que je suis là.
| Au passage, je n'ai encore jamais vu un roulement à bille perturbé | par la chaleur d'un projecteur. À moins de coller le projecteur | directement à 2mm du roulement, je ne vois pas. Et si c'était le | problème, il aurait fallu poser la question qui fâche : dans quel | local avez-vous fait vos expérience ? Bien, allons-y et montrez nous !
J'ai fourni la version de Steorn sur son échec. Ils faisaient leur première démo dans un hall d'expo de Dublin. Des webcams permettaient de suivre en direct le local, de la même façon que plus tard la démo réussie ("réussie" seulement au sens que le moteur tourne). Mais je ne vois pas pourquoi mettre cela sur le tapis, puisqu'un échec passé d'un premier modèle de moteur ne dit rien sur le modèle présent qui lui, tourne. Comme je l'ai dit ailleurs, combien de lampes Edison a-t-il grillées avant d'en avoir une qui marche bien ? Donc restons-en plutôt aux faits concernant le problème posé. Et je le répète une dernière fois : je n'ai pas de parti pris, je ne cherche pas à démontrer le mouvement perpétuel (!!!) (d'autres ont déjà vainement essayé :-), je cherche à comprendre comment le moteur fonctionne et ce qui en explique les mesures. On comprendra que c'est sans avoir à tout refaire de a à z, tel un détective qui ne refera pas un meurtre expérimentalement pour l'évaluer, mais qui utilisera les éléments dont il dispose.